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La surcharge mentale des dirigeants : ce dont personne ne parle

J’ai une confession à vous faire.

J’ai vécu un début d’automne difficile. Mon entreprise a du succès, mais j’ai malheureusement dû refuser des mandats. Parce que j’étais débordée, fatiguée et que pour continuer d’assurer le service auquel mes clients sont en droit de s’attendre, j’ai dû dire non. C’est difficile à admettre, mais j’avais atteint un niveau dangereux de fatigue.

Quelque chose de différent, une ambiance et un état d’esprit se sont progressivement installés cet automne dans ma vie professionnelle et familiale. J’avais de la difficulté à définir et à nommer cette émotion.

La surcharge. La surcharge mentale.

Chers gestionnaires, vivez-vous actuellement cet état d’esprit? Et vous, votre automne en zone rouge?

En toute humilité, j’étais exactement dans cet état d’esprit il y a peu de temps. La pandémie nous a tous causé beaucoup de maux de tête : télétravail avec les enfants, insécurités de toutes sortes et surcharge de travail, pour ne mentionner que ceux-là. Le plus difficile? Lorsque nous sommes gestionnaires, on se programme pour être mobilisateur, pour inspirer avec notre dynamisme et pour rassurer notre équipe. C’est notre rôle. Point final. Cela ne rend toutefois pas la chose moins énergivore en ces temps de pandémie.

Comme femme d’affaires, j’ai traversé cette période grâce à mon équipe parce qu’elle m’a soutenu. Tous ensemble, nous avons pris un mandat à la fois et nous avons travaillé en équipe pour y arriver. En gardant le focus, malgré la surcharge. J’ai réalisé (Bon ok, je le savais déjà!) que j’ai une équipe exceptionnelle, sans qui le succès de mon entreprise ne serait pas tel que je le connais aujourd’hui.

Je suis convaincue que je ne suis pas la seule à avoir perçu les dernières semaines comme une montagne à franchir. Un récent article du journal Les Affaires rapportait que 1 québécois sur 3 est au bord de l’épuisement professionnel. Triste statistique. L’article en question ne précise pas la proportion des employés concernés versus les gestionnaires, mais j’ai envie de vous poser la question à vous, chefs d’entreprise et gestionnaires.

Vous, comment allez-vous?

Je lis régulièrement des articles (et j’en ai même écrit à ce sujet!) sur l’importance de donner du support à nos employés en temps de crise, de leur permettre de se ressourcer et de les accompagner. Nous les accompagnons comme employeurs dans la gestion de leurs priorités afin de les libérer de leurs charges mentales. Mais pour les dirigeants, que faire?

Je pense aux entrepreneurs qui ont préparé leur plan de contingence, à ceux qui se sont réinventés afin de faire revivre leur entreprise, à ceux qui ont annulé leurs vacances afin de protéger la stabilité de leur entreprise, à tous ceux qui ont pris la peine de prendre les bouchées doubles pour réduire l’impact sur leurs employés, à tous ceux qui répètent comme des robots programmés qu’ils sont « résilients dans la tempête »… Maintenant que la grisaille de l’automne s’installe peu à peu, je vous sens épuisé, à bout de souffle.

Mes conseils

Chers gestionnaires, voici donc mes conseils pour vous :

1. Entourez-vous des bonnes personnes! Oui, on le sait, on est en pénurie de main-d’œuvre. Aujourd’hui plus que jamais : vaut mieux avoir moins d’employés, mais avoir les bons. Certains employés vous grugent tellement de temps et d’énergie en gestion que finalement, ils vous nuisent au lieu de vous aider. Croyez-moi, je sais malheureusement de quoi je parle. Et s’entourer, ça signifie aussi à l’externe. Mettez vos consultants à contribution et parlez-leur de votre réalité. Un bon consultant aura un regard neuf sur votre situation et souvent une perspective que vous n’aviez peut-être même pas envisagée.

2. Prenez du temps pour vous. On le sait, l’équilibre est important. Même en période de surcharge. Je dirais, surtout en période de surcharge. Pour ma part, le weekend dernier, c’est une activité de décoration de cupcakes d’Halloween avec les enfants qui m’a permis de recharger mes batteries. Trouvez ce qui vous fait décompresser. Vous aussi, vous devez recharger vos batteries. Découvrez votre propre recette. Courir 10 kilomètres en forêt, ce n’est pas pour tout le monde non plus.

3. Ne négligez pas votre santé. Loin de moi l’idée de vous faire la morale ou de m’improviser coach de vie, mais bouger et bien s’alimenter quand on mène une vie de fou, c’est une bonne idée! Avec la fermeture des gyms, c’est plus difficile, mais quelques étirements le matin, ça vous dit? Avec l’air frais de l’automne, une bonne marche sur l’heure du lunch (particulièrement en télétravail) vous donnera de l’énergie.

Je n’ai pas la prétention avec mon expertise RH d’avoir les solutions clés en main pour améliorer instantanément votre état d’esprit.

Ceci dit, il y a quelques semaines, je me suis reconnue à moi-même que j’avais une surcharge mentale et que je devais prendre soin de moi.

La première étape, c’est de vous parler à vous-même et vous demander : comment est-ce que je vais, moi, l’humain derrière ce gestionnaire?

Est-ce que je vais réellement bien?

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